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En Andorre, la chasse aux sorcières est toujours de mise

Militante féministe, psychologue experte en violences sexuelles et citoyenne de la principauté d’Andorre, Vanessa Mendoza Cortés a été jugée le lundi 4 décembre en Andorre pour avoir fait connaître auprès de l’ONU, en 2019, la criminalisation totale de l’IVG dans son pays. Elle a été inculpée pour « diffamation avec publicité », « diffamation contre les coprinces » et « délit contre le prestige des institutions ». Au cours de la procédure judiciaire, seul le « délit contre le prestige des institutions » a été retenu contre elle, lui faisant tout de même craindre une amende importante.

Ces poursuites sont dénoncées depuis des années comme une atteinte à la liberté d’expression par les associations féministes, les ONG de défense des droits humains, le Secrétaire général de l’ONU, ainsi que le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.

Nous nous joignons à ces voix pour rappeler que défendre les droits des femmes ne constitue en rien un délit ; c’est bien l’interdiction de l’IVG, avec toutes les conséquences graves qu’elle entraîne sur la santé et la vie des femmes, qui est une atteinte grave à leurs droits. Les poursuites contre Vanessa Mendoza Cortés sont une tentative intolérable de faire taire les militantes féministes.

Nous serons très attentives et attentifs au jugement du tribunal qui sera rendu le 17 janvier 2024. Cette chasse aux sorcières d’une autre époque doit cesser !

Emmanuel Macron, en tant que coprince d’Andorre, pourrait agir pour faire cesser ces poursuites injustifiées, et pour que l’IVG soit enfin autorisée en Andorre. Il n’a pourtant rien fait dans ce sens depuis son arrivée au pouvoir, et refuse obstinément de s’exprimer sur le sujet.

En cause : le chantage exercé par le second coprince d’Andorre, l’évêque d’Urgell, qui a menacé d’abdiquer si l’avortement était autorisé.

Mais pas seulement. Sur le sujet de l’IVG, force est de constater qu’Emmanuel Macron s’est toujours montré frileux. Tandis que notre groupe parlementaire parvenait dès novembre 2022 à faire voter une proposition de loi pour inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution, le président de la République, lui, a attendu plus d’un an et demi pour annoncer un projet de loi constitutionnelle sur le sujet. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps, malgré les demandes répétées des parlementaires et des associations ?  Il a par ailleurs tenu à plusieurs reprises des propos très problématiques sur l’avortement, qualifiant par exemple cet acte de « traumatisme », disant qu’il s’agit « toujours d’un moment difficile » qui « marque les femmes à vie »… Ces propos sont faux, ils sont aussi de nature à culpabiliser les femmes qui ne font qu’exercer leur droit à disposer de leur corps !

Nous appelons le président de la République de cesser ses atermoiements sur les questions liées à l’IVG, et à user de sa fonction étatique de coprince d’Andorre pour intervenir en faveur de Vanessa Mendoza Cortés et du droit à l’IVG en Andorre.

Communiqué du groupe LFI-NUPES

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