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ALERTE N°8 : Toulouse : une rentrée scolaire mais pas pour tous les enfants ?

Alors que les remises à la rue sans solution de familles et enfants continuent à Toulouse, la rentrée approche et un bon nombre de familles se retrouve en grande difficulté pour la rentrée scolaire.
Pourtant, le droit à l’éducation est un droit fondamental et universel. Tous les enfants doivent pouvoir aller à l’école et ainsi bénéficier des mêmes opportunités de se construire un avenir.
Pour Jean Jaurès, « l’éducation est le nécessaire moyen pour les enfants du peuple d’accéder à un statut leur permettant une réelle émancipation dans une société ».
L’Etat a décidé de baisser le nombre de places d’accueil à l’hôtel en les transformant en partie en places d’hébergement mais aussi en les supprimant purement et simplement. Des courriers de fin de prise en charge ont été envoyés à 215 ménages, soit 571 personnes (332 adultes et 239 enfants). 352 personnes dont 151 enfants ont déjà dû quitter les hôtels sans solution :
• 26 enfants de moins de 3 ans ;
• 112 enfants entre 3 et 16 ans ;
• 13 enfants de 16 ans et plus.
Par ailleurs, en moyenne chaque jour au 115 plus de 270 demandes d’hébergement sont non pourvues. Sur la période du 21 au 27/08/2023, cela concerne 166 ménages différents, ce qui représente 591 personnes différentes dont 292 personnes mineures :
• 58 enfants de moins de 3 ans, dont 13 de moins de 1 an ;
• 223 enfants entre 3 et 16 ans ;
• 11 enfants de 16 ans et plus.
Il était déjà très compliqué d’assurer une scolarité “ordinaire” lorsque les familles vivaient à l’hôtel mais cette rentrée leur impose de nouveaux défis : comment permettre un accès correct à la scolarité lorsque l’on vit dans des tentes et des habitats précaires tels que des squats ? Ces familles sont régulièrement obligées, par des demandes d’expulsion, par la police, de se déplacer, ce qui complique encore plus l’accompagnement des enfants à l’école, la gestion du matériel scolaire et l’accès au soutien scolaire. Il y a en plus les difficultés d’accès à l’hygiène et à l’alimentation qui stigmatisent ces enfants. Certains parents voient leur dignité atteinte et ont même parfois “honte” d’amener leurs enfants à l’école. Face à ces difficultés, et par dignité, certains parents font le choix, certains jours, de ne pas envoyer leurs enfants à l’école.
Globalement, dans les habitats précaires (squats, campements, hôtels sociaux, aires des gens du voyage), 14% des enfants en âge de l’être ne sont pas scolarisés. C’est donc non seulement par respect du droit au logement, mais aussi par respect de celui à l’éducation, que l’Etat doit proposer à ces familles un hébergement digne.

 

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