La Gauche Écosocialiste 34 exprime toute sa solidarité avec les habitant•es de Valence et des régions voisines d’Espagne, frappées de plein fouet par des inondations sans précédent, qui ont déjà coûté la vie à plus de 200 personnes à l’heure où nous écrivons ces lignes. Les villes et villages de Valence sont en état de choc, confrontés aux pertes humaines et aux destructions matérielles engendrées par cette catastrophe d’une ampleur dramatique.
Face à ces images de chaos, qui révèlent l’urgence climatique dans laquelle nous nous trouvons, il est impossible de détourner le regard. Ces inondations dramatiques ne sont pas de simples aléas : elles font partie d’une série de catastrophes naturelles amplifiées par les changements climatiques. Il est désormais clair que notre mode de vie et d’aménagement – basé sur l’urbanisation massive, la dépendance à la voiture, et une agriculture industrielle hors sol – intensifie chaque année les risques climatiques pour des millions de personnes. Comme les scientifiques du GIEC l’affirment, ce type d’épisodes météorologiques dramatiques ne peut que se reproduire si nous laissons la température moyenne du globe augmenter de plus de 1,5°C. Voir tomber 500 mm de pluie en moins de 10 heures sur des territoires comme Valence, où il en tombe généralement moins de 350 mm par an, risque de devenir récurrent, avec les conséquences désastreuses que nous venons de constater pour la population ainsi que pour les écosystèmes, avec la pollution et les glissements de terrain engendrés.
Au changement climatique s’ajoute la gestion catastrophique du Parti Populaire et de Vox, actuellement au pouvoir à Valence. Le premier geste de cette équipe climato-négationniste et ultralibérale à leur arrivée au pouvoir a été de supprimer l’« Oficina de Emergencia », chargée de coordonner les services d’urgence lors des catastrophes naturelles. Puis, alors que l’alerte rouge avait déjà été émise par les services météorologiques, ce gouvernement local a tardé jusqu’au dernier moment pour alerter la population, alors qu’il était déjà trop tard. Leur responsabilité dans le nombre de morts ne peut être évacuée. Heureusement, d’autres secteurs moins climato-sceptiques, comme l’Université, ont réagi rapidement en fermant dès les premières heures, alors que les enfants étaient encore en classe. Cette irresponsabilité doit être fermement condamnée.
Ces épisodes nous concernent aussi en France, notamment dans les régions situées également dans l’arc méditerranéen, où l’urgence climatique se fait également sentir et où des épisodes cévenols existent. À Montpellier et dans ses environs, nous observons une urbanisation délirante qui menace les cours d’eau comme le Lez, le Verdanson, et la Mosson, lesquels peuvent provoquer des inondations comparables lors de pluies possiblement diluviennes, comme cela s’est produit à Valence. Cette urbanisation sans véritable borne et les différents projets routiers comme le LIEN et le COM mettent en danger notre territoire et ses habitant•es. La Gauche Écosocialiste 34 appelle à des mesures urgentes pour repenser notre aménagement, protéger les écosystèmes locaux, et stopper cette dynamique destructrice. L’action doit être menée ici aussi, pour ne pas reproduire les erreurs observées ailleurs.
Enfin, nous voulons rappeler que depuis des années, les scientifiques alertent sur les risques climatiques et les catastrophes à venir, et ils continuent aujourd’hui à subir un dénigrement systématique de la part de certains responsables climato-sceptiques, notamment du côté de l’Extrême-Droite. Si nous souhaitons bâtir une autre politique, plus juste et durable, nous devons le faire aux côtés des scientifiques, en écoutant leurs préconisations et en prenant au sérieux les données qu’ils et elles produisent. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons mettre fin à cette trajectoire destructrice et éviter l’iceberg qui se profile à l’horizon.
Il est impératif de réagir à la hauteur des enjeux et de prendre rapidement un virage écologique : la préservation des terres agricoles, la protection des espaces naturels, et la transformation de notre modèle d’aménagement sont des priorités incontournables pour réduire l’impact de ces phénomènes extrêmes. Nous devons impérativement repenser notre modèle agricole, non seulement pour réduire l’usage de produits chimiques et d’intrants polluants qui menacent l’environnement, mais aussi pour redonner aux paysan•nes un modèle durable et vivrier, répondant aux besoins de la population tout en respectant les écosystèmes. Nous devons également repenser l’aménagement de nos villes et de nos campagnes, ainsi que revoir nos modes de transport et de consommation. Il est plus que temps d’engager la bifurcation écologique.
Ces événements montrent une réalité douloureuse : les vies perdues auraient pu être protégées, les angoisses des survivants atténuées, si des mesures sérieuses et durables avaient enfin été prises pour lutter contre le réchauffement climatique, désimperméabiliser les sols et respecter les bassins versants. Paysan•nes, habitant•es des villes et des campagnes, notre combat est commun. Il s’agit de bâtir un modèle de société qui prend en compte les bassins versants, lutte contre le réchauffement climatique, œuvre pour la biodiversité, et met les besoins sociaux au premier plan.
La Gauche Écosocialiste 34 appelle à mettre un terme immédiat à l’inaction climatique. Il est temps d’agir, non plus dans le déni, mais avec la détermination de stopper cette trajectoire de destruction. À l’heure où les signes se multiplient, nous avons le devoir et le pouvoir de changer le cours des choses. Les communes, les départements, la France, mais aussi l’Europe, sont des échelles sur lesquelles nous devons agir. En attendant, nos pensées vont aux victimes et à leurs familles, ainsi qu’à tous les habitant.e.s de Valence et des régions touchées.
La Gauche Écosocialiste 34 renouvelle son engagement aux côtés de toutes celles et ceux qui œuvrent pour une société de justice sociale et climatique.
Montpellier, le 1er novembre 2024